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Crédit photo : NP/Newestpost/Twitter - Image de la journaliste d'investigation Ariane Lavrilleux (Twitter @AriaLavrilleux)

Actualité / International

Ariane Lavrilleux : comment la justice piétine la liberté de la presse

Ariane Lavrilleux a été libérée, mercredi soir, après 39 heures de garde à vue et une perquisition de son domicile. La journaliste d'investigation est accusée d’avoir révélé des informations classées “secret défense”, il y a deux ans dans l’affaire sur l'opération militaire Sirli menée par la France en Égypte.

C’est clairement "une atteinte à la liberté de la presse" dénoncée par l'ensemble de la profession. Ariane Lavrilleux a été placée en garde à vue, à Marseille, mardi, soupçonnée d’avoir révélé des informations classées “secret défense”, dans l’affaire Sirli menée par la France en Égypte.


Libérée 39 heures plus tard, elle a aussi subi une perquisition à son domicile d'environ neuf heures. Les enquêteurs ont tout fouillé, et saisi du matériel. A sa sortie, jeudi, soir, elle a publié un message sur les réseaux sociaux notamment pour remercier ses soutiens.


Dans cette affaire, notre consœur a été mise en examen pour ses investigations réalisées pour "Disclose" et "Complément d'enquête", sur des "ventes d'armes françaises à l'étranger" et les "dérives" de l'opération militaire "Sirli" en Égypte.


Selon RSF, Reporters Sans Frontières, sur le réseau X, "cette procédure qui a visé la journaliste, qui n'est pas un cas isolé, révèle d'importantes lacunes dans la législation française en matière de protection" de la presse et des sources.


Une tribune a été publiée, jeudi, dans le journal Le Monde. Selon les sociétés de journalistes, "l’exercice même du métier de journaliste est en péril". Les signataires affirment également que "l’arrestation de notre consœur représente une attaque sans précédent".


Compromission du secret défense


La protection du secret des sources des journalistes constitue "une des pierres angulaires de la liberté de la presse", selon la Cour européenne des droits de l’homme. Une situation gravissime, selon cette tribune, dans un contexte de multiplication des procédures contre les journalistes.


Dans les faits, Ariane Lavrilleux est visée par une enquête judiciaire ouverte pour des faits de "compromission du secret de la défense nationale", et notre consœur risque jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.


"Disclose" avait révélé dans un article publié en novembre 2021 que la mission de renseignement française "Sirli", entamée en février 2016 au profit de l’Egypte au nom de la lutte antiterroriste, avait été "détournée par l’Etat égyptien".


Ce dernier se servait des informations collectées pour "mener des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés, à la frontière égypto-libyenne. Rapidement, le ministère des Armées avait déposé plainte pour "violation du secret de la Défense nationale".


Dans la foulée, en novembre 2021, une enquête préliminaire avait été ouverte avant qu’une juge d’instruction ne soit désignée dans le courant de l'été 2022. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, refuse de répondre aux question sur cette affaire.


Publié le 21/09/2023 à 17:29, Ralph Bechani

Publié le

21/09/2023 à 17:29

Mis à jour le

21/09/2023 à 17:32

Par

Newestpost

Journaliste

Ralph Bechani

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