Emmanuel Macron persiste et signe. L’ambassadeur français à Niamey, la capitale du Niger, reste sur place malgré les demandes insistantes de départ des militaires putschistes. L'Union européenne a exprimé son "plein soutien" à l’ambassadeur français, lundi.

Alors que la nouvelle junte au pouvoir au Niger a pris la France pour cible privilégiée depuis son coup d’Etat fin juillet dernier, les militaires putschistes réclament le départ au plus vite de l’ambassadeur français à Niamey, la capitale, sous forme d’ultimatum.

En réaction, le président Emmanuel Macron ne souhaite pas accéder à la requête des putschistes et affirme que l’ambassadeur restera sur place, lundi. De son côté, l’Union européenne a exprimé son "plein soutien" à l’ambassadeur français.

En ouverture de la 29e conférence des ambassadeurs français à l’Elysée, lundi 28 août 2023, le chef de l’Etat assure vouloir défendre coûte que coûte la présence de la France dans un pays allié au cœur de son dispositif militaire en Afrique.

D’ailleurs, Emmanuel Macron réclame toujours le retour en place du président Mohamed Bazoum, fidèle allié de la France au Sahel. L’objectif est clair pour Paris, éviter que le coup d’Etat perdure comme au Mali, au Burkina Faso, ou en Guinée.

Intérêts français

Près de 1.500 soldats français sont toujours déployés sur place pour la lutte antijihadiste. Une présence largement dénoncée par le nouveau pouvoir au Niger, mais également le M62, une coalition de la société civile qui regroupe une dizaine d'associations et d'ONG.

Justement, Abdoulaye Seydou, le coordinateur du M62, avait affirmé mardi dernier que son mouvement n'accorderait pas "une seconde" à la France pour retirer ses troupes après l'expiration du délai fixé par le régime de Niamey.

En revanche, Abdoulaye Seydou avait également assuré qu’Il n'y a “pas de sentiment anti-français” au Niger ni de “sentiment anti-occidentaux”, avant d’ajouter que “nous sommes farouchement engagés contre la politique française telle qu'elle est menée”.

De son côté, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tente toujours de régler la situation par la voie diplomatique, finalement privilégiée à l’intervention militaire promise quelques semaines plus tôt.