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Crédit photo : NP/Newestpost/Jan Schmidt-Whitley/Le Pictorium/MaxPPP - Image d'illustration d'un journaliste contrôlé par la police avant une manifestation, à Paris, le 12 décembre 2020

Actualité / Société

Réforme des retraites : la journaliste en garde à vue a été libérée

Dans un communiqué, samedi 18 mars, le Syndicat national des journalistes dénonce une "grave atteinte à la liberté de presse" après le placement en garde à vue, la veille, d’une journaliste lors des manifestations contre la réforme des retraites, à Paris.

Arrêter des journalistes est “inadmissible”, affirme le SNJ dans un communiqué au lendemain de l’arrestation brutale de nos confrères Paul Ricaud et Chloé Gence, respectivement journaliste indépendant et reporter pour Le Média.


Alors même que la contestation n'en finit pas contre la réforme des retraites et que les manifestations se multiplient, le mouvement est de plus en plus durement réprimé. A l’image des rassemblements des gilets jaunes, les journalistes sont ainsi très exposés.


En couvrant les manifestations, la presse doit affronter les violences de certains participants, la brutalité et les violences policières, et tous les imprévus liés à l’instabilité de ce type d’évènements qui se multiplient actuellement partout en France.


Vendredi, deux journalistes ont ainsi fait les frais de l’ignorance de la police, à Paris. Alors qu’ils couvraient la manifestation du 17 mars dans la capitale, nos deux confrères Paul Ricaud et Chloé Gence ont été interpellés dans l'exercice de leur fonction.


Leur employeur explique qu’il leur est reproché d'avoir participé à une "manifestation interdite". Tandis que le SNJ apporte son soutien aux deux journalistes victimes d’une “grave atteinte à la liberté de la presse”, selon le principal syndicat de la profession.


Libérée sans “poursuite”


Selon les dernières informations, dimanche, Chloé Gence a été libérée, alors qu’un peu avant son employeur Le Média indiquait qu’elle était “sous le coup d’un prolongement de sa garde à vue et d’une possible comparution immédiate lundi".


Dans un Tweet, le journal précise qu”elle a été libérée sans poursuite", et qu’”il s’agissait donc d’une détention arbitraire pour l’empêcher de couvrir correctement les manifestations contre la réforme des retraites”.


L’occasion de rappeler les fondamentaux et les principes de la loi sur la liberté de la presse, protégée par la jurisprudence de la cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), ainsi que la loi sur les entraves à la liberté d'informer ou d'entreprendre.


Selon la loi, “est considérée comme journaliste toute personne exerçant sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse". Le texte précise qu’au sens du 1° du I de l'article 2, dans l’exercice de ses fonctions, “tout journaliste a le droit de refuser toute pression”.


S’agissant de notre consœur Chloé Gence, la justice devait notamment “au cours d'une procédure pénale, apprécier la nécessité de l'atteinte, de la gravité du crime ou du délit, pour la répression ou la prévention de cette infraction”.


La loi prévoit aussi que les enquêteurs évaluent “si les mesures d'investigation envisagées sont indispensables à la manifestation de la vérité”. Le cas échéant, la justice doit déterminer si “un impératif prépondérant d'intérêt public justifie les mesures envisagées”.


Les journalistes ont également une arme redoutable pour contrer les excès de zèle de la police et de la gendarmerie, en France : l’article 431.1 du code de procédure pénale. Le texte prévoit des dispositions claires, lisibles et implacables.


Article 431.1


Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté d'expression, du travail, d'association, de réunion ou de manifestation (...) est puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.


Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de menaces, l'exercice de la liberté de création artistique ou de la liberté de la diffusion de la création artistique est puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.


Le fait d'entraver, d'une manière concertée et à l'aide de coups, violences, voies de fait, destructions ou dégradations, l'exercice d'une des libertés visées aux alinéas précédents est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende.

Réforme des retraites


Publié le 19/03/2023 à 17:16, Ralph Bechani

Publié le

19/03/2023 à 17:16

Mis à jour le

19/03/2023 à 17:34

Par

Newestpost

Journaliste

Ralph Bechani

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