Crédit photo : NP/Newestpost/Youssef Serruti/Adobe - Image d'illustration de la bande de Gaza, le 17 octobre 2023
Bombardement de l’hôpital al-Ahli de Gaza : version contre version
Selon un bilan provisoire, l’engin qui a touché un hôpital de Gaza, mardi 18 octobre 2023, a fait des centaines de morts, 300 à 500 personnes, d’après les chiffres communiqués par les autorités palestiniennes.
Plus de dix jours après l’offensive du Hamas contre Israël, le 7 octobre, ce nouveau massacre accentue le risque d’une guerre totale qui pourrait embraser la région. Tandis que la communauté internationale condamne cette attaque contre des civils.
Le gouvernement israëlien dément avoir ciblé l’hôpital al-Ahli, et accuse le Jihad Islamique. Le président américain, Joe Biden affirme qu’il s’agissait d’une "roquette hors de contrôle" tirée par un "groupe terroriste" dans le territoire palestinien.
L'armée israélienne précise qu’elle a "des preuves" de la responsabilité du Jihad islamique. Selon le porte-parole militaire israélien Daniel Hagari, mercredi, "nos systèmes radar ont localisé les missiles tirés par les terroristes de Gaza au moment de l'explosion”.
Dans un communiqué, le Hamas affirme qu'Israël cherche “à se dérober à sa responsabilité dans le massacre de l'hôpital en présentant une version mensongère qui n'a rien à voir avec la réalité et qu'il tente de promouvoir avec sa propagande".
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a, lui, décrété un deuil national de trois jours dans les territoires palestiniens. Il a aussi annulé sa rencontre prévue ce jour avec le président américain Joe Biden.
Qui dit vrai ?
Difficile de dire qui est à l’origine de ce bombardement dans un contexte d’attaques tous azimuts de l’armée israélienne contre la bande Gaza, et de tirs de roquettes des Palestiniens, depuis l’offensive du 7 octobre. Tsahal affirme ne cibler “que des sites du Hamas” en “épargnant les civils”.
Seule certitude, une roquette palestinienne n'a pas la capacité militaire de détruire un bâtiment. Le tir, peut, au pire, endommager ou gravement endommager ses cibles très aléatoires, mais en aucun cas causer tant de dégâts et provoquer un nombre aussi importants de morts.
Les ONG, elles, dénoncent une situation “catastrophique” et “inhumaine”. La fuite de centaines de milliers d’habitants vers la frontière égyptienne est d’autant plus dramatique, alors que les hôpitaux manquent de médicaments et que l’aide humanitaire peine à arriver.
Malgré l’insistance de la communauté internationale et la demande de Washington, Israël "n'autorisera aucune aide humanitaire à partir de son territoire vers la bande de Gaza" tant que les otages "ne seront pas rendus", selon le gouvernement israélien, mercredi.
En revanche, selon un communiqué du 1er ministre Benjamin Netanyahu, "Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Egypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza".
De son côté, le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté, ce jour, une résolution portée par le Brésil qui condamnait la guerre entre le Hamas et Israël et notamment les attaques du groupe islamiste palestinien, le 7 octobre 2023.