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Crédit photo : NP/Newestpost/Adobe Stock - Image d’illustration d’une salle de classe

Actualité / Société

Harcèlement scolaire : comment endiguer le phénomène ?

Lindsay, Ambre, Lucas, et bien d’autres. Près de 10% des élèves sont victimes de harcèlement scolaire entre le CM1 et le lycée. Un phénomène endémique, accentuée par l’utilisation des réseaux sociaux, et qui conduit parfois certains au suicide.

“Un million d’élèves” ont déjà été victimes de harcèlement numérique ou scolaire et “20 % des 6-18 ans” de cyberharcèlement, d’après la secrétaire d’Etat chargée de l’enfance, en janvier 2023. Depuis, trois cas de suicide ont sucité l’émotion dans tout le pays.


Pour la plupart mineurs, les agresseurs n’ont pas conscience de leurs actes. En réponse, la justice peut désormais les condamner à des peines d’emprisonnements, depuis la mise en place du délit de harcèlement dans le Code pénal, en mars 2022.


Recrudescence du phénomène


Ambre, 11 ans, a mis fin à ses jours le 25 décembre dernier en sautant du quatrième étage de son domicile. Dans une lettre d’adieu, elle a dénoncé le harcèlement subi dans son collège. Quelques jours plus tard, Lucas, 13 ans, s’est également donné la mort.


Six mois après, ses agresseurs, quatre collégiens d’un établissement scolaire du département des Vosges, ont été reconnus coupables de harcèlement, lundi 5 mai 2023. En revanche, le tribunal pour enfants n’a pas retenu leur responsabilité dans le suicide de l'adolescent.


Un peu avant son décès, il avait écrit un mot pour exprimer sa volonté de mettre fin à ses jours. Sa mère s’est dit “soulagée” de cette décision, et a affirmé qu’elle va “continuer à se battre” contre les phénomènes de harcèlement à l’école.


Plus récemment, le 29 avril, Thibault, un élève de CM2, s’est aussi donné la mort. Peu de temps avant son suicide, il avait décrit son calvaire lors d’une audition au service de la protection maternelle et infantile. Une marche blanche a été organisée samedi.


Dernièrement, la petite Lindsay, 13 ans, a connu le même sort funeste, le 12 mai dernier. Sa famille, bouleversée, a déposé trois plaintes contre la direction du collège, l'académie de Lille et les policiers en charge de l'enquête pour “non-assistance à personne en péril”.


“Échec collectif”


En réaction, le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye regrette un “échec collectif” et demande aux chefs d'établissements de “réagir constamment” en cas de signalement de la part d’un élève, d’un encadrant, ou d’un parent d’élève.


Dans l’affaire de la jeune Lindsay, une quatrième plainte vise également le réseau social Facebook, “complètement défaillant” en matière de modération et de lutte contre “les propos haineux”, d’après l'avocat de la famille.


Pap Ndiaye a été reçu par les parents de Lindsay, lundi 5 mai 2023, qui dénoncent le manque de moyens déployés pour lutter contre le phénomène. Après la visite, la mère estime “se sentir seule, pas aidée”. “Je ne l'ai pas trouvé sincère”, ajoute t-elle.


Après l’ouverture d’une enquête administrative, quatre mineurs ont été mis en examen par le juge d'instruction pour “harcèlement scolaire ayant conduit au suicide”, jeudi 25 mai 2023, ainsi qu’une personne majeure pour “menaces de mort”.


Concrètement, depuis mars 2022, le harcèlement scolaire est défini comme un délit par le Code pénal, qui requiert trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende si ce dernier a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours.


La peine augmente à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende lorsque les faits ont causé une ITT supérieure à 8 jours, et dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.


Réseaux sociaux


Les cas de harcèlement scolaire se sont accentués ces dernières années. 10% des élèves se disent aujourd’hui victimes entre le CM1 et le lycée, d’après une étude de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), en 2021.


Le harcèlement scolaire se caractérise souvent par des insultes répétées, ou des menaces, des coups, et des messages injurieux à répétition. Le phénomène touche une partie de plus en plus jeune de la population, dès l’école élémentaire.


Accentué par l’utilisation des réseaux sociaux, cet acharnement est difficile à supporter pour les élèves sur le plan psychologique, et peut parfois conduire un jeune au suicide. Récemment, les cas des jeunes Lindsay et Lucas, 13 ans, ont fait ressurgir le phénomène.


Avec l’utilisation permanente des téléphones, le harcèlement entre élèves se poursuit désormais en dehors des établissements scolaires, avec des agresseurs beaucoup plus “décomplexés”. Le cyber-harcèlement est parfois plus violent à vivre pour les victimes.


Concrètement, d’après l’étude de la DEPP publiée en 2021, 2,6 % des élèves de CM1 et CM2 disent subir une forte “multivictimation”, qui peut être apparentée à du harcèlement. Ce chiffre atteint les 5,6 % d’élèves au collège et 1,3 % au lycée.


Publié le 06/06/2023 à 11:23, Samuel Coiffard

Publié le

06/06/2023 à 11:23

Mis à jour le

06/06/2023 à 11:33

Par

Newestpost

Journaliste

Samuel Coiffard

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